Leonard, le laboratoire de l’innovation et de la prospective créé par le groupe VINCI, accueillait lundi soir Hubert Béroche, étudiant en 3e année à l’EM Lyon. En partenariat avec Leonard, il a parcouru le monde de juillet à décembre 2019 pour découvrir les différents usages de l’intelligence artificielle dans les grandes métropoles. Hubert Béroche a visité douze villes et rencontré près de 120 acteurs de l’IA lors de son périple dont les détails sont à retrouver sur le site smartworld-ai.com.

L’un des principaux objectifs de ce projet ? Savoir si l’IA peut répondre aux différentes problématiques de développement durable, mais aussi mieux la comprendre et découvrir comment les villes se l’approprient. Très vite, il fut évident que de nombreuses start-up et sociétés entendaient bâtir des villes durables grâce à l’intelligence artificielle. Ainsi, Maxen Technology à Montréal se base sur les techniques d’apprentissage par renforcement (reinforcement learning) pour optimiser la consommation d’énergie d’un bâtiment. A Copenhague, Tomorrow propose quant à elle un outil permettant de voir son empreinte carbone en direct, quand, à Séoul, le City Energy Lab utilise l’IA pour orchestrer la production d’énergie par des micro-algues.

Une smart city en harmonie avec la nature, plus consciente de son impact sur son environnement, c’est également l’ambition déployée par quelques villes où Hubert Béroche a pu se rendre dans le cadre de son projet. A New York, le Driverless Future Challenge, remporté par Public Square, proposait ainsi de réaménager les routes de Manhattan en vue du déploiement de voitures autonomes et dans le but de rendre la ville aux piétons ; en vue de mieux protéger la population face aux typhons qui balaient régulièrement le Japon, Yutaka Matsuo, de l’Université de Tokyo, a quant à lui tiré parti du web mining (techniques visant à explorer, traiter et analyser les grandes masses d’informations liées à une activité web) pour donner la direction d’un typhon en fonction des données récoltées sur le web, en particulier sur Twitter.

©Leonard

 

Enfin, au cours de son exposé très dense, Hubert Béroche a aussi mis en avant la problématique de la ville inclusive en posant cette question : peut-on créer des villes pour tous grâce à l’IA ? Plusieurs métropoles se sont d’ores et déjà positionnées sur le sujet, comme Londres où le CASA (un centre de recherches) a créé le simulateur QUANT, un outil qui permet de voir, en fonction du réseau routier et des infrastructures londoniennes, comment les nouveaux arrivants vont se répartir dans la ville lors d’une création massive d’emplois sur un site particulier par exemple. Grâce à QUANT, la capitale anglaise entend ainsi prévenir ou limiter les phénomènes de gentrification. A Séoul, le métro accueille des SDF le soir, à partir d’une certaine heure, quand à Boston, dès 19 heures, des citoyens peuvent se réunir dans une école pour mener à bien leurs différents projets participatifs. Une optimisation qui permet de montrer qu’une infrastructure a bel et bien plusieurs vies, plusieurs temporalités, et que la plupart sont encore sous-exploitées.

 

Pour revoir l’intégralité de la conférence :

www.facebook.com/weareleonard.paris/videos/471952697068744