Jeudi 27 mai, c’était jour de Demo Day chez Leonard. La plate-forme de prospective et d’innovation du groupe VINCI présentait à un jury d’investisseurs internationaux les sept start-up de la deuxième promotion de son programme SEED qui accompagne six mois durant des start-up early stage proposant des solutions innovantes dans les domaines de la construction, de l’énergie, de la mobilité et de l’immobilier.

Orok, Neoaratech, Lokimo, Rockease, SustainEcho, Roomies et Caeli Energie ont pu ainsi pitcher devant sept investisseurs français et étrangers : Clémentine Cazenave (Bpifrance), Marine Glon (Supernova Invest), Ray Levitt (Blackhorn Ventures), Jeremy Brown (Foundamental), Ben Blume (Atomico), Mathias Flattin (Axeleo Capital) et Weichang Ge (SOSV).

En préambule, Julien Villalongue, directeur de Leonard, et Marie Mawad, journaliste pour Sifted, ont donné un aperçu du rapport sur la ConTech européenne rédigé par Sifted avec l’appui de Leonard qui sera publié le 21 juin. Premier constat : l’industrie de la construction est prête pour des changements majeurs. Et si l’on dénombre actuellement huit millions d’emplois en Europe dans la ConTech (qui attire des millions d’euros d’investissement dans les start-up), le secteur doit se réinventer pour augmenter sa productivité.

Julien Villalongue a mis l’accent sur un point précis, conviction de Leonard depuis son lancement : il y a aujourd’hui un besoin de collaboration entre les start-up et les acteurs du secteur. Un besoin confirmé par Marie Mawad qui a affirmé que « la plupart des entrepreneurs de la ConTech arrivent dans ce secteur avec l’envie de collaborer et non de concurrencer les acteurs en place ». Elle a ajouté que les sujets de préoccupation des prochaines années concerneraient évidemment la protection de l’environnement, mettant donc particulièrement en lumière les start-up proposant des solutions allant dans ce sens.

Puis ce fut donc au tour des sept start-up, réunies pour l’occasion dans l’auditorium de Leonard:Paris, de présenter leurs solutions aux investisseurs connectés quant à eux à distance. Martin Noël de Lokimo a ouvert la série de pitches avec la présentation de sa solution qui permet de faire gagner du temps aux professionnels de l’immobilier. La start-up cherche 500 000 euros (dont 250 000 en capital-risque) afin de développer plus avant ce data scientist virtuel offrant aux spécialistes de l’immobilier des analyses de marché basées sur des millions de données pointant les zones à fort potentiel et permettant d’éviter celles à risques. Dynacité, CBRE et VINCI Immobilier testent déjà la solution et Lokimo vise les 500 clients pour sa version pro (50 euros par mois et par utilisateur) d’ici mai 2022.

Paul Lieberherr a ensuite présenté SustainEcho affirmant d’entrée de jeu que le secteur de la construction « n’était pas prêt à s’attaquer aux bilans carbone de dizaines de milliers de projets ». Grâce à l’intelligence artificielle, SustainEcho promet de faire passer de 5 jours à 3 heures la réalisation du bilan carbone d’un ouvrage. Pour cela, il suffit d’entrer dans le logiciel les données à disposition et d’ensuite laisser faire l’IA : la solution calcule automatiquement si le bâtiment sera raccord avec la réglementation et détaille même comment améliorer le bilan carbone. Coût du logiciel : 345 euros par utilisateur et par mois. VINCI, Bouygues ou encore Eiffage testent déjà la solution. SustainEcho recherche 1,5 million d’euros, dont 1 million en capitaux propres.

Terence Thiel de Rockease a pris la suite pour présenter cette marketplace B2B qui simplifie l’achat de granulats et entend « amener le secteur de la construction à l’ère du digital ». Grâce aux process automatisés proposés par la plate-forme, les clients gagnent du temps et de l’argent, l’écosystème dans sa globalité étant connecté via la plate-forme. Rockease, qui espère obtenir 4 millions d’euros en capitaux propres, aimerait présenter un produit fini d’ici la fin d’année 2021 et devenir ainsi « le Amazon de la construction », car « la demande est déjà là » selon Terence Thiel.

Quatrième start-up à pitcher devant le jury d’investisseurs, Roomies a présenté sa solution destinée aux cabinets d’architectes : concrètement, plus besoin d’utiliser plusieurs outils pour gérer son projet architectural, Roomies propose une solution flexible et complète permettant d’accéder sur une seule plate-forme à tout ce qui a trait au projet en question, de communiquer avec les autres membres de son équipe et de s’organiser au mieux. Roomies entend ainsi éviter à ses clients les allongements de délais ou les doublements de budget. Le prix de la souscription est de 300 euros par moi pour cinq utilisateurs et 29 euros par mois par utilisateur supplémentaire. Roomies cherche à lever 500 000 euros de fonds pour développer sa version beta et espère 2 millions d’euros en 2022 pour la V1.

Pierrick Boyer s’est ensuite présenté dans l’auditorium de Leonard:Paris pour faire connaître Orok et sa solution d’automatisation destinée aux tarmacs d’aéroports. Une technologie disruptive, complète, qui améliore la logistique sur les tarmacs et prend la forme d’une petite navette autonome, l’Orokart. Orok promet ainsi jusqu’à 50 % d’économie en frais opérationnels sur le tarmac avec ce véhicule multi-directionnel, électrique, équipé d’un système anti-collision et modulable selon les chargements (Orok s’adresse autant au transport de bagages que de containers). En plus de l’Orokart, la start-up fournit les stations de recharge, le serveur de supervision et l’application permettant au agents du sol de contrôler le tout à distance. Orok recherche 1,9 million d’euros, dont 1 million en fonds propres pour la commercialisation et les essais de sa solution.

Avant-dernière start-up sur le pont, Neoratech a été présentée par Mathias Arbet-Pont, l’un de ses fondateurs. « Notre but, c’est de sauver des vies » a-t-il affirmé en dévoilant ses gants connectés destinés aux techniciens travaillant sur des zones de danger et les empêchant de s’électrocuter. CheckGlove est ainsi le premier gant détecteur de tension pour les techniciens devant effectuer une VAT (vérificateur d’absence de tension). Neoratech, qui commercialise sa protection connectée au prix de 180 euros, cherche à lever 900 000 euros en capitaux propres.

Last but not least, Caeli Energie a clôturé ce Demo Day en présentant, par l’intermédiaire de son CEO Rémi Perony, la nouvelle génération de climatisations. Un système compact, à haute efficacité énergétique, silencieux, facile à installer et sans réfrigérant polluant. Caeli Energie entend donc oeuvrer pour le bien de la planète alors que 135 millions de climatisations sont vendues dans le monde chaque année, un nombre qui devrait tripler d’ici 2050. Caeli Energie commercialise deux modèles : le Pampero, destiné au marché B2B, et le Zephir, destiné au marché B2C. La start-up recherche aujourd’hui 480 000 euros pour atteindre les 3 millions d’euros de levée de fonds fin 2022.

 

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