Mercredi 15 juillet, La Place, le hub fintech installé au Palais Brongniart, accueillait un événement CREATE autour de la plateformisation de l’assurance. A l’heure où les plateformes et les marketplaces sont partout, l’assurance doit s’adapter et trouver des offres et des business model répondant aux nouveaux besoins de leurs clients.

Pour débattre de ce sujet, La Place avait convié Christophe Spoerry, fondateur d’Alpine Style, Kamel Tansaout, fondateur de Marjory, et Jan Kastory, co-fondateur de Astorya.vc. Ce dernier a d’emblée rappelé que si les plateformes sont de nouveaux acteurs dans le secteur, peu de start-up vendant de l’assurance s’y intègrent à l’heure actuelle. Ce manque est dû en grande partie au fait que les gens n’ont pas forcément envie d’acheter des produits d’assurance comme ils achèteraient des produits de loisirs ou des vêtements de grandes marques sur une marketplace type Amazon.

Les très grosses plateformes, elles, peuvent se permettre aujourd’hui d’avoir dans leurs équipes des salariés dédiés à la gestion des assurances. Alors que Blablacar, à ses débuts, générait du lead pour un assureur (la Maif), le leader mondial du covoiturage dispose aujourd’hui d’une API d’AXA intégrée à son offre, au point que l’on se demande désormais s’il ne va pas un jour se passer de l’assureur pour créer son propre produit d’assurance.

Selon Kamel Tansaout, il y a sans doute pour les assureurs matière à s’inspirer des marketplaces comme Amazon qui savent « attraper le client » et le fidéliser en offrant constamment de nouveaux services et de nouveaux produits. Ces entreprises savent gérer les datas et attirer les talents du digital, ce qui leur assure des positions dominantes dans le secteur. Il est selon lui temps que les entreprises phare du secteur de l’assurance s’adaptent à ces nouveaux business model, au risque sinon de se faire dépasser par de nouveaux acteurs venus d’horizons différents.

Le fondateur de Marjory insiste d’ailleurs sur ce point : la force des marketplaces et des plateformes est leur capacité à engager les clients et à se rendre populaires auprès d’eux, comme Uber a su le faire à son arrivée dans le secteur du taxi. Il y a aujourd’hui une telle complexité dans l’assurance (contrats souvent longs et fastidieux à lire notamment) qu’il suffira d’une offre simple d’un nouvel acteur ayant compris les enjeux actuels de la plateformisation pour emporter une bonne partie du marché. Selon lui, tout l’enjeu réside dans le fait de créer une plateforme dédiée à l’assurance et aux produits financiers avec des offres sur-mesure ultra-simplifiées. En bref, appliquer le même schéma directeur qu’une marketplace basée sur l’intervention de tiers, mais avec une capacité de simplification, de gestion de l’engagement, de captation de datas et de partage du risque.

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