- Bruno Peuportier, chercheur à Mines Paris Tech
- Mathieu Tamaillon, directeur général de Sinteo
- Lucie Rémir, ingénieure en performance durable chez VINCI Construction France (VCF)
- Raphaëlle Vert, Rêve de scènes urbaines
- Nathalie Mehu, chef de service solutions durables chez VCF
- François Cussigh, expert béton chez VCF
- Anne-Sophie Perrissin-Fabert, directrice de l’Alliance HQE-GBC
- Mathieu Desaubliaux, ingénieur avant-projet chez Arbonis
- Hélène Genin, déléguée générale de l’association BBCA
- Salim Mahamdou, responsable qualité et environnement chez Neom
- Armelle Langlois, directrice du pôle Performance durable chez VCF
- Anne Keusch, directrice du développement durable et de l’innovation chez Groupama Immobilier
Calculer le bilan carbone d’un bâtiment
On recense trois catégories différentes d’émissions :
- Les énergies consommées par le bâtiment, et émettant du carbone directement sur le site (chaudière, etc.)
- Les émissions de carbone hors site, en particulier celles des centrales électriques alimentant le bâtiment
- Les émissions de carbone liées à la fabrication des matériaux nécessaires à la construction du bâtiment
Il existe plusieurs outils pour mesurer le bilan énergétique et carbone d’un bâtiment. Créé en 2017, le label E+C- (aussi appelé Label énergie carbone) veut favoriser la construction de bâtiments à énergie positive en imposant l’évaluation de l’empreinte carbone de chaque construction neuve. L’ensemble des usages d’un bâtiment est pris en compte dans ce calcul, incluant les ascenseurs, l’éclairage, les parkings, etc. On analyse également le cycle de vie de la construction en prenant en compte l’ensemble des émissions dans l’évaluation, de la conception à la déconstruction et au recyclage des matériaux.
Outre le label E+C-, les constructeurs peuvent se servir de Vizcab qui permet de saisir la volumétrie du bâtiment pour jouer entre différents paramètres et obtenir des estimations de CO2. VINCI Construction France a également
développé un outil interne facilitant l’intégration de données issues de bases multiples pour l’obtention d’une estimation des émissions du bâtiment. Cela permet notamment d’affiner en phase d’appel d’offres les propositions du constructeur pour atteindre les performances carbone demandées.
Concrétiser les ambitions du bas carbone sur le terrain
Les futures recommandations de la RE 2020 bousculent les habitudes des constructeurs : ils devront décider très tôt dans le projet de ce qui auparavant se décidait plus tard, comme le choix des revêtements de sol ou de la couvertine à installer, afin de respecter l’objectif d’un bâtiment à moins d’une tonne de CO2 par mètre carré et par an. De fait, les constructions pouvant prétendre au label E+C- sont encore peu nombreuses. Mais le débat mené à l’occasion du cycle « Construire la ville Zéro Carbone » a permis de dégager plusieurs axes de réflexion :
- Le choix des matériaux est évidemment important : le bois apparaît comme l’une des alternatives à privilégier pour réduire considérablement l’impact carbone d’un bâtiment. Mais le béton, matériau multiple et évolutif, ne doit pas pour autant être mis de côté. Souvent fabriqué localement, il a un faible impact carbone lié au transport. C’est le ciment qui le compose qui est le plus émissif, poussant les fabricants à tester de nouvelles formes de béton (sans ciment, à base de béton recyclé, géopolymères, argiles, etc.).
- L’économie doit devenir circulaire : il est temps de considérer le déchet comme un élément à valoriser et à réinvestir dans de nouveaux projets. Avec quarante millions de tonnes de déchets produites par le secteur du bâtiment en France chaque année, le potentiel est réel et encore trop peu exploité.
- L’espace doit être optimisé et mutualisé pour réduire le bilan carbone d’un bâtiment. On peut ainsi imaginer qu’un parking de bureau, occupé en journée par les employés, pourrait également servir aux habitants d’un immeuble voisin qui en ont surtout l’usage la nuit pour y garer leur véhicule.
- La rénovation bas carbone ne doit pas être oubliée : en conservant une structure déjà existante, on fait l’économie de nombreux déchets et on limite dans le même temps les émissions liées à la fabrication des matériaux utilisés pour la construction du neuf.
A propos de Leonard
Leonard est la structure transverse de VINCI dédiée à l’innovation et à la prospective. Créée pour inventer et servir l’avenir des métiers du Groupe, Leonard a pour missions d’assurer une veille sur les tendances émergentes dans les métiers et sur les marchés de VINCI, d’identifier des enjeux de long terme et détecter les opportunités d’évolution dans les métiers et l’organisation du Groupe, ainsi que ses nouveaux relais de croissance, et de développer des programmes d’incubation et d’accélération de projets innovants, ouverts aux collaborateurs du Groupe comme aux startups. Pour accueillir ces programmes et favoriser les rencontres avec tous les innovateurs des métiers de VINCI, Leonard a ouvert Leonard:Paris, un tiers lieu ouvert de 1 200 m2 dans Paris.
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