Pour sa première édition, Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain attribuent le prix Art & Environnement à Djabril Boukhenaïssi.
Sélectionné parmi 381 candidatures et cinq finalistes par un jury composé de personnalités du monde de la culture et présidé par Lee Ufan, le lauréat bénéficiera d’un accompagnement de six à huit semaines lors d’une résidence, suivie d’une exposition personnelle dans l’Espace MA de Lee Ufan Arles, pendant la période estivale 2024. Situé au cœur de la ville, Lee Ufan Arles est à la fois un musée rassemblant des travaux historiques et récents de Lee Ufan, mais également un lieu de vie qui soutient la création artistique contemporaine et les rencontres culturelles. Le Prix offre ainsi au
lauréat l’opportunité de présenter son projet à un public local et international, bénéficiant ainsi d’une visibilité certaine et d’un véritable tremplin pour sa carrière. Le Prix favorise également des opportunités de collaborations inédites pour le lauréat avec la Maison Guerlain.
Djabril Boukhenaïssi, lauréat du Art & Environment Prize
Le jury a décerné le prix mercredi 18 octobre à Djabril Boukhenaïssi. Sa pratique artistique explore les notions de disparition et de fragilité, en proposant de nouvelles narrations à des souvenirs évanescents, tant personnels que collectifs. Après un diplôme aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Djamel Tatah, c’est dans la campagne normande que l’artiste établit son atelier de gravure et de peinture. Il explique son choix par la présence de la nuit étoilée, source inépuisable d’inspiration à ses réflexions artistiques et philosophiques. “Il y a plus de cent ans, Van Gogh a produit La nuit étoilée. Est-ce qu’aujourd’hui, en se positionnant au même endroit, il serait encore possible de produire ce tableau ?” C’est à partir
de constats aussi simples que Djabril Boukhenaïssi a l’intention d’étudier la disparition de la nuit de notre ciel contemporain et son impact sur nos imaginaires collectifs. “Si cette source d’imagerie poétique se tarit, ça va forcément influer sur notre rapport au monde. La nuit nous donne la sensation de l’expérience vertigineuse de l’infini, un sentiment d’humilité.” L’artiste entend approfondir cette hypothèse en gravure et en peinture lors de sa résidence à venir à Lee Ufan Arles.
“J’ai 30 ans, j’appartiens à une génération qui a vécu toute son existence avec en bruit de fond, le mot «disparition». Déjà petit, on me parlait de la disparition des emplois par exemple, la disparition de la neige, la disparition des espèces. Parfois je suis assez étonné des réponses de l’humanité. Il y a une espèce de résurgence systématique d’artificialisation des phénomènes naturels. Il n’y a plus de neige, on produit de la fausse neige. Il n’y a plus d’abeilles, on propose de faire des abeilles robots qui pollinisent.”
Le travail de Djabril Boukhenaïssi sera exposé dans l’espace Ma de Lee Ufan Arles à la suite de sa résidence.