Dévoilé le 10 juillet, le Panorama du BioGNV 2024, publié par France Mobilité Biogaz, présente une filière toujours dynamique et en croissance. Malgré l’adoption récente du règlement européen sur les normes d’émissions de CO2 des véhicules lourds, qui exclut le biogaz et les biocarburants liquides des solutions de décarbonation, la filière reste mobilisée. De nombreux acteurs du transport, publics comme privés, affichent également leur volonté de convertir leur flotte de véhicules grâce à un mix énergétique renouvelable, intégrant le BioGNV.

 

Un écosystème toujours en expansion : densification du réseau de stations, hausse du nombre des immatriculations

Fin décembre 2023, plus de 350 points d’avitaillement étaient ouverts au public sur tout le territoire, auxquels s’ajoutent le même nombre de stations privées. La filière a donc déjà dépassé l’objectif de 330 stations en 2028 fixé par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie 2020-2028.

Un autre indicateur de cette dynamique confirmée année après année, est le nombre d’immatriculations de véhicules roulant au BioGNV/GNV qui continue de progresser : 3 680 nouvelles immatriculations en un an. La filière comptabilise désormais près de 40 000 véhicules en circulation, dont 25 000 véhicules lourds.

Concernant les autocars, bus et poids lourds, le parc a presque triplé en cinq ans, témoignant de l’engagement croissant des acteurs du transport de marchandises et de voyageurs en faveur d’une mobilité plus durable grâce au BioGNV/GNV. Fin février 2024, sur le segment du transport de marchandises, la flotte de poids lourds, la plus importante d’Europe, comptait 11 393 camions, enregistrant une hausse de 18 % en un an. Pour le transport routier de voyageurs, on observe une hausse de 12 % du nombre d’autobus entre février 2024 et février 2023, ainsi qu’une hausse de 21 % pour les autocars sur la même période. Ces chiffres montrent que le BioGNV/GNV est la première énergie alternative pour le secteur français de la mobilité lourde.

 

En 2023, le BioGNV représente 29 % de la consommation totale de GNV. L’objectif est d’atteindre 100 % d’ici 2033.

Le développement du BioGNV à l’épreuve des enjeux réglementaires

Malgré ses atouts indéniables – un bilan carbone en Analyse de Cycle de Vie (ACV) équivalent à celui des véhicules électriques roulant en France (soit – 80 % par rapport au diesel), un coût d’usage comparable à celui du diesel, et de faibles émissions de polluants locaux (- 90 % de NOx), le BioGNV n’a pas été reconnu à sa juste valeur dans les réglementations européennes. La récente révision du règlement sur les normes d’émissions CO2 véhicules lourds, en optant pour un calcul des seules émissions des véhicules à l’échappement, a favorisé l’électrique et l’hydrogène et a exclu les autres solutions vertueuses. Cependant, sa clause de revoyure interviendra en 2027 et les acteurs de la filière sont déjà mobilisés pour qu’elle prenne en compte une méthode de calcul des émissions plus juste, qui pourrait être celle du Facteur de Correction du Carbone ou encore se rapprocher d’une comptabilisation en Analyse de Cycle de Vie. La filière se mobilise également pour proposer une méthodologie d’homologation de véhicules BioGNV exclusifs.

Toutefois, en France, le BioGNV entrera en 2026 dans le champ de la TIRUERT, la taxe incitative relative à l’utilisation d’énergie renouvelable dans les transports, destinée aux distributeurs de carburants et visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans leurs ventes.

Erwan Cotard, président de France Mobilité Biogaz, commente cette évolution positive : « Rendre le BioGNV éligible à la TIRUET est une victoire pour la filière. C’est aussi un excellent signal, car notre énergie peut en tirer un surcroît de valeur, et donc de compétitivité face au gazole, tout en se décorrélant du gaz fossile. Et la mobilité contribuera ainsi au développement de la production de gaz verts sans impact sur les finances publiques. »

 

Le BioGNV, carburant de la mobilité durable

Incontournable pour décarboner la mobilité lourde, le BioGNV est un carburant mature et disponible. Issu du biométhane, produit à partir de déchets agricoles et de résidus organiques locaux, ce carburant est une solution de décarbonation des transports abordable et constitue une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs. Le BioGNV permet non seulement de diviser par cinq les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un véhicule diesel mais aussi d’améliorer la qualité de l’air. Avec des concentrations de particules fines quasi nulles et des émissions d’oxydes d’azote fortement réduites (jusqu’à – 70 % des NOx et jusqu’à – 98 % des NO2 évitées) par rapport à un véhicule diesel de même génération, le gaz carburant bénéficie de la vignette Crit’Air 1 lui permettant de circuler dans les zones à faibles émissions. Enfin, un véhicule BioGNV/GNV fait deux fois moins de bruit qu’un modèle diesel équivalent et n’émet ni odeurs ni fumées, ce qui le rend particulièrement adapté à la logistique en zones denses.

A propos de France Mobilité Biogaz

France Mobilité Biogaz (anciennement AFGNV) fédère les acteurs publics, économiques et industriels français pour accompagner le développement de l’usage carburant du gaz naturel et surtout du biogaz en France. L’association compte quelque 115 membres parmi lesquels des producteurs de biométhane, des constructeurs de véhicules, des équipementiers des industries gazière et automobile, des distributeurs et fournisseurs d’énergie, des fédérations d’acteurs de la mobilité, des chargeurs, des sociétés de transport collectif urbain et des collectivités territoriales et locales.